Monday, November 15, 2004

MALI : La crise ivoirienne paralyse la petite ville frontaliËre de Zegoua


Date: Mon, 15 Nov 2004 19:02:18 GMT
Subject: MALI : La crise ivoirienne paralyse la petite ville
frontaliËre de Zegoua



N A T I O N S U N I E S
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA)
RÈseaux d'Information RÈgionaux IntÈgrÈs (IRIN)

MALI : La crise ivoirienne paralyse la petite ville frontaliËre de Zegoua

ZEGOUA, le 10 novembre (IRIN) - La crise ivoirienne affecte les pays
voisins et Zegoua níy a pas ÈchappÈ, la petite ville ý la frontiËre
malienne a vu son Èconomie síeffondrer en líespace de quelques jours
faisant craindre une crise humanitaire imminente.

Les hÙpitaux, le rÈseau Èlectrique et les commerces ont tous ÈtÈ
affectÈs dans cette petite ville ý cheval sur la frontiËre, situÈe ý
moins de 500 km au sud de Bamako sur líaxe reliant la capitale
malienne ý la CÙte díIvoire.

´Si Áa continue, cíest le spectre de la crise humanitaire qui se
profile,ª a dÈclarÈ ý IRIN Fatogoma Ouattara, le maire de cette
commune. ´La crise ivoirienne a sÈrieusement secouÈ ZÈgoua.ª

Dans la ville frontaliËre, le commerce est au ralenti puisque les
voitures ne traversent plus la frontiËre depuis jeudi dernier, le
jour o˜ les forces armÈes ivoiriennes ont commencÈ ý bombarder des
villes du nord de la CÙte díIvoire.

La veille du dÈbut du bombardement líÈlectricitÈ a soudainement ÈtÈ
coupÈe ý Zegoua et dans le nord de la CÙte díIvoire. DíaprËs les
informations recueillies par Ouattara, le maire de la ville, la
coupure de courant est le fait díun sabotage des autoritÈs díAbidjan
mais ne relËve pas díune panne technique, comme le laissaient penser
les forces rebelles.

Cette situation nía fait que paralyser les services sanitaires de la
ville. ´Sans la lumiËre, on ne peut pas travailler correctement,ª a
indiquÈ ý IRIN le docteur Yaya Coulibaly, mÈdecin-chef du centre
hospitalier de ZÈgoua, avant díajouter : ´Quand la source de lumiËre
níest pas suffisante, Áa joue sur la qualitÈ de nos interventions.ª

Sans ÈlectricitÈ, il níy a ni tÈlÈphone ni communications radio au
centre hospitalier. Pour Coulibaly et son Èquipe, cela a de graves
consÈquences. A líinstar des autres petits centres de santÈ qui ne
possËdent pas díambulance, ils utilisent la radio pour en commander
une ý líhÙpital de rÈfÈrence le plus proche.

´En cas de complication grave, le malade pourrait mourir parce que
líhÙpital de rÈfÈrence est ý Kadiolo,ª situÈ ý 15 km a indiquÈ
Coulibaly.

La seule boulangerie de la ville fonctionne ý líÈlectricitÈ et est
actuellement fermÈe. Le pain vient dÈsormais de Sikasso, la capitale
rÈgionale, ý 100 km de Zegoua, ce qui a entraÓnÈ le doublement du
prix de la miche, passÈ de 75 ý 150 francs CFA. Selon Aminata Dante,
une mËre de famille, le pain de glace a ÈtÈ multipliÈ par huit ou par
10.

La crise en CÙte díIvoire a aussi des rÈpercussions Èconomiques sur
Zegoua et sur le Mali de maniËre gÈnÈrale.

La ville, o˜ rÈsident 22 000 personnes, se trouve sur la nationale 7,
la voie quíempruntent les camions de coton, la principale ressource
díexportation, vers le port díAbidjan, et pour faire entrer des
marchandises importÈes notamment les fruits, les lÈgumes et le ciment.

´Avec la crise, les gros porteurs se sont arrÍtÈs et, comme par
enchantement, la ville síest vidÈe,ª a indiquÈ Ouattara. ´Les
transitaires et autres opÈrateurs Èconomiques ont quittÈ la ville.ª

Selon Chiaka SangarÈ, le rÈgisseur de la mairie, la municipalitÈ
perÁoit chaque mois un million de francs (2 000 dollars amÈricains)
de taxe sur les activitÈs liÈes au commerce transfrontalier. Depuis
la semaine derniËre, cette source de revenu síest tarie.

´Nous níavons pas encaissÈ un seul centime,ª a dÈclarÈ ý IRIN le
rÈgisseur de la mairie.

Bakary Coulibaly, le chef du bureau des douanes, est Ègalement trËs
inquiet. ´MÍme si ce níest pas officiel, la frontiËre est fermÈe,ª a
t-il fait remarquer. ´Il y a aucun camion, aucune activitÈ depuis le
dÈclenchement de la crise.ª

PrËs de 700 camions traversent chaque jour la frontiËre ý Zegoua, ce
qui rapporte ý líÈtat malien entre 180 millions et 200 millions de
francs CFA (environ 360 000 ý 400 000 dollars) par mois, a indiquÈ
Coulibaly.

Lorsque la guerre civile a ÈclatÈ en CÙte díIvoire en septembre 2002,
coupant le pays en deux ñ le nord aux mains des rebelles et le sud
contrÙlÈ par le gouvernement --, une vague de rÈfugiÈs a traversÈ la
frontiËre de Zegoua.

La semaine derniËre, pendant que des bombes tombaient sur BouakÈ et
sur díautres localitÈs tenues par les rebelles dans líest et líouest
de la CÙte díIvoire, Zegoua se prÈparait ý recevoir un autre flot de
rÈfugiÈs.

Mais lundi dernier, seules 28 personnes ont rejoint la ville ñ 26
maliens dont huit blessÈs venant de BouakÈ, le quartier gÈnÈral des
rebelles, un Ivoirien et un NigÈrian ñselon les responsables de la
gendarmerie et des services de la protection civile ý Zegoua.


[FIN]

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